Les relations entre les bailleurs et les organisations impliquent-elles nécessairement une forme de tension? Existe-t-il forcément une dynamique de pouvoir entre les Organisations Non Gouvernementales Internationales (ONGI) et les Organisations de la Société Civile (OSC)? Certains diront que ce n’est pas toujours le cas, mais il est difficile de nier que ces relations tombent souvent dans ce piège.
Les partenariats sont essentiels pour notre travail et notre secteur. Sans partenariat, il est difficile de financer notre travail, et il y a aussi souvent une richesse dans la collaboration qui permet d’aller plus loin ensemble que seul. Un partenariat suppose une relation mutuellement bénéfique qui devrait, en théorie, être basée sur le respect. Pourtant, dans la réalité, ce n’est pas toujours le cas.
Comment en sommes-nous arrivés là?
Quand avons-nous décidé que l’une des parties avait plus d’importance que l’autre ? Que les opinions et perspectives de l’un des partenaires devraient avoir plus de poids ? Lorsque deux organisations se rassemblent, on part du principe qu’elles travaillent pour un objectif commun, avec des rôles complémentaires mais distincts. Disons que je suis une ONGI. J’ai mes priorités, pour lesquelles je travaille, mais l’étendue de mon action et mes capacités ont leurs limites. Vous êtes une organisation de la société civile dans le Bassin du Congo qui partage la majorité de mes priorités, et vous rencontrez aussi des limites à ce que vous faites et pouvez faire. Alors, sur la base de nos priorités communes, chacun de nous est indispensable. Et ce que nous pouvons faire ensemble élargit l’espace des possibles.
Que nous soyons un bailleur, une ONGI ou une OSC, nous avons tous notre rôle à jouer, et nous ne pouvons pas exister les uns sans les autres. Alors, pourquoi nous retrouvons-nous souvent dans une bataille de pouvoir? Pourquoi ce besoin de dominer l’autre si nous travaillons en substance tous dans le même but? Est-ce qu’il s’agit d’argent? Ou de la relation historique entre le Nord et le Sud? Et dans tous les cas, devrions-nous accepter que les choses continuent ainsi?
Nous pensons peut-être chacun de notre côté que ce que nous faisons sert la cause commune, mais quand un partenariat n’est pas basé sur une relation d’égalité, il n’atteindra jamais son plein potentiel. Il est certain qu’un partenariat qui reconnait la valeur de chacun de ses membres est plus riche, a plus de chance de bien fonctionner et d’atteindre les meilleurs résultats possibles. Et pour le dire simplement, pourquoi est-ce que nous ne le voudrions pas ainsi?
Et maintenant?
Lorsque nous tombons dans le piège de penser que la façon dont nous faisons les choses est la meilleure, nous nous préparons pour l’échec. Remettons-nous en question. Invitons aussi les autres à nous remettre en question. Si ceci nous rapproche du vrai sens d’un partenariat, cela ne peut être que bénéfique.