L’exploitation industrielle du bois : première cause de déforestation

Tel est le résultat de l’étude menée par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) sur les facteurs de déforestation et de dégradation des forêts en Afrique centrale.

Au Cameroun, plus de 44 762 hectares de forêts sont dévastés chaque année par l’exploitation industrielle du bois dans le TRIDOM (Tri-National Dja-Odzala-Minkébé). C’est le constat dressé par l’étude de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Cette situation est imputable à la surface des assiettes annuelles de coupe ouvertes par les entreprises forestières. Pourtant, comme le relève l’étude, la superficie des assiettes annuelles de coupe ne constitue qu’un des indicateurs de la déforestation causée par l’exploitation industrielle. L’ouverture des routes pour évacuer le bois coupé entraine le défrichement de la forêt sur une distance moyenne annuelle de 295 km de long sur 6 m de large. Cependant, l’exploitation industrielle du bois est-elle si néfaste sur les forêts? Cette étude montre certaines limites à ce niveau. En effet, la superficie des assiettes annuelles de coupe n’est pas déforestée, mais plutôt dégradée du fait de la coupe sélective des essences de bois. La même étude révèle que l’exploitation minière est indirectement responsable de la déforestation de près de 8 000 ha de forêt dans la partie camerounaise du TNS (Tri-Nationale de la Sangha) et du TRIDOM.

L’exploitation minière et agricole également pointées du doigt

Les projets miniers d’exploitation du fer de Mbalam, du nickel et du cobalt dans la même zone, la construction des centrales électriques et des routes sont des facteurs non négligeables qui contribuent à la déforestation de ces réserves transfrontalières fauniques et floristiques. La pratique agricole, quant à elle, contribue à la déforestation de 5100 ha/an dans les deux massifs forestiers. Les cacaoyères, qui étaient la seule cause de déforestation dans les années 1990, sont aujourd’hui supplantées par de vastes palmeraies. Néanmoins, le rapport de l’UICN minimise l’impact de la pratique agricole sur la déforestation et la dégradation des forêts. Il apparait urgent pour le Cameroun d’identifier par une méthode rigoureuse les causes de déforestation et de dégradation des forêts et mettre en place une véritable politique de réduction des émissions en carbone forestier pour bénéficier de l’appui REDD+.

TNS et TRIDOM : 2 grands massifs forestiers en danger !

Le TNS et le TRIDOM sont deux paysages contigus du bassin du Congo qui couvrent une superficie totale de 185 000 km2, dont 44 000 km² pour le TNS (Cameroun, Congo, Gabon) et 141 000 km² pour le TRIDOM (Cameroun, Centrafrique, Congo). Ces espaces sont réputées riches en grands mammifères. Plus 191 espèces fauniques y ont été recensées. Les plus importantes sont l’éléphant, le gorille de l’ouest, le chimpanzé, le buffle, l’hylochère, le potamochère, le bongo, le pangolin géant, et l’hyène tachetée. Tous ces animaux sont interdits de chasse au Cameroun. D’après le rapport réalisé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), plus de 520 espèces d’oiseaux sont recensées dans ces grands paysages forestiers. Les 800 espèces floristiques que comptent les parcs nationaux de Boumba-Bek et de Nki sont aussi menacées de disparition.

2022-03-11T13:48:47+00:00août 9th, 2016|
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