Crédibilité des procédures des bailleurs de fonds
Les bailleurs de fonds intervenant dans le Bassin du Congo en appui aux actions des organisations de la société civile en faveur de la préservation de l’environnement, défendent la réputation d’être et de rechercher la transparence, l’efficacité et l’efficience dans les initiatives qu’ils soutiennent. Ceci se démontre par la rigidité des procédures encadrant les processus d’octroi des financements (accessibles à une élite restreinte d’organisations de la société civile) et des mécanismes de suivi-évaluation que ces dernières sont appelées à maîtriser (respect des échéances de mise en œuvre, reporting de réalisation et de dépenses engagées, etc.) Cependant, la valeur ajoutée des résultats escomptés, demeure mitigée, questionnée et le véritable changement,toutes contributions prises ensembles, se fait encore attendre au regard de l’importance de l’ardoise financière pour le soutien aux OSC de l’environnement. C’est à se demander comment avec autant de mesures de sauvegarde structurelle, ce sont toujours les mêmes organisations auteures desdits résultats (mitigés) qui accèdent toujours aux financements ?
La main gantée derrière les exigences de respect des procédures par les Partenaires Techniques et Financiers
Au crédit de la tendance ci-dessus questionnée, en prime, les liens de confiance établis entre les OSC et leurs pourvoyeurs de fonds caractérisés par plusieurs années de collaboration, la maîtrise des procédures et du langage des bailleurs de fonds par les OSC bénéficiaires. Au-delà, l’existence de facteurs impondérables parmi lesquels la non-maitrise du temps minimum pour la survenue du changement, les externalités inhérentes à une planification bâclée des initiatives, conséquence de la faible capacité à comprendre la dynamique d’état et d’évolution de leur contexte d’insertion, etc. et qui ne seraient pas prises en compte par une capacité financière de mise en œuvre limitée.
Malgré ces facteurs, se cache derrière ces « liens de confiance et impondérables », un système de gré à gré non officiel qui permettrait d’outiller dans l’ombre et à souhait certaines OSC afin qu’elles obtiennent plus de points comptables lors de l’évaluation des propositions. On peut donc parler de clientélisme, d’affairisme et de « businessification » des procédures d’octroi des financements.
Les valeurs d’éthique partagées, un fondement nécessaire
La pensée émergente ici ne remet pas en question la plus-value qu’aurait le copinage dans le choix des organisations de la société civile avec lesquelles les bailleurs de fonds interagissent. Il s’agit simplement de plonger le regard dans leur réalité locale. Quelles sont les valeurs et les principes qui se perdent entre ce qui est affirmé à l’international et ce qui se passe réellement au sein des représentations nationales ? Sommes-nous en présence de staffs pas suffisamment payés, ou la pandémie de corruption intensément implantée dans le pays a-t-elle réussi à infiltrer les mailles serrées des systèmes trop standardisés des partenaires techniques et financiers ? Quels compromis/mécanismes entre éthique et intérêts individuels à développer pour assurer que le financement des PTF reste propre, permanent et que les interventions OSC assurent des résultats suffisamment fiables non sur le papier, mais sur le terrain ?