Le développement organisationnel, pilier important pour la gestion durable des ressources naturelles

Du 27 au 30 juillet 2015, Well Grounded et Maliasili Initiatives ont organisé à Nairobi (République du Kenya) une journée d’échange entre les organisations de la société civile du Kenya, de la Tanzanie et de la République Démocratique du Congo pour partager les expériences et diverses réflexions sur l’élaboration d’une stratégie, d’un plan d’affaire et des modèles innovants de financement plus durables. Cet événement était lié à une conférence plus large qui a réuni une centaine d’acteurs et qui avait comme objectif le renforcement des capacités de multiples acteurs en vue de mieux conserver les écosystèmes.

Au regard de tout ce qui précède, j’avais été marqué par certaines leçons et orientations stratégiques que je voudrais bien partager.

En effet, une organisation apprenante développe toujours, à son sein, des mécanismes d’apprentissage continu en vue d’améliorer la qualité de ses prestations au profit des communautés locales et des peuples autochtones dont la survie dépend de la gestion durable des ressources naturelles. C’est dans ce cadre que l’atelier tenu à Nairobi s’est penché sur cinq principales thématiques à savoir : (i) les aires protégées, (ii) l’engagement communautaire et gouvernance basée sur les droits, (iii) le leadership effectif et renforcement organisationnel, (iv) l’apprentissage professionnel et (v) le développement de la communauté des praticiens.

Les échanges entre participants venus de différents pays m’ont inspiré quelques leçons dont les principales sont :

  1. La journée d’échange a eu le mérite de favoriser les échanges entre paires pour l’apprentissage mutuel, les échanges entre les régions et discuter ensemble sur la durabilité organisationnelle. En effet, on parle toujours des activités de terrain, sans nécessairement toucher les questions de développement organisationnel. Il est donc nécessaire que les organisations de la société civile mettent à l’esprit cette question et d’y revenir périodique, par exemple, à l’occasion de leur auto-évaluation annuelle. Cette dernière serait donc considérée comme un forum annuel de renforcement des capacités en s’inspirant des outils liés à l’évaluation des besoins en formation et des capacités.
  2. Lorsque les gens ont acquis des capacités et des compétences, il faut les évaluer et les valoriser davantage à travers les unités de mesures. Pour ce faire, les organisations de la société civile devront prévoir la grille d’évaluation dans leurs textes réglementaires en vue de l’évaluation périodique des performances.
  3. Il faut bien dissocier les connaissances, les capacités et les compétences. On peut bien former quelqu’un sans renforcer ses capacités. Il est donc impérieux d’évaluer l’impact des formations passées et définir les nouvelles stratégies pour améliorer la situation en fonction de nouveaux besoins.
  4. L’initiative de renforcement des capacités de gestion des aires protégées de l’UICN est à encourager, en insistant sur la nécessité du respect de consultation et du consentement communautaire dans le processus d’érection et de gestion des aires protégées.

En définitive, le renforcement organisationnel basé sur la durabilité est un gage pour un accompagnement efficace des communautés. Il est donc nécessaire de s’y engager, tout en sachant que ce travail exige du temps, de la patience et des ressources. Son impact se manifeste généralement à long terme.

2022-03-11T13:48:54+00:00janvier 15th, 2016|
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